Plongez dans le monde captivant de la teinture d'indigo au Japon, un art ancestral pratiqué depuis des siècles. Découvrez l'histoire et les secrets de cette teinture bleue unique, utilisée jadis par les aristocrates et les samurai, et explorez les nuances fascinantes du bleu japonais, de shira ai à nasu kon.
Quand on pénètre dans un atelier de teinture d'indigo, on est tout de suite saisi par un parfum frais : c'est celui de l’indigo qui repose dans de grandes cuves.
Utilisée d'abord exclusivement par les aristocrates ou les samurai, la teinture des textiles à l'indigo remonte au XIIe siècle et aurait été introduite au Japon par la route de le soie, en provenance de l'Inde. Jadis, la plupart des teinturiers se trouvait dans la région de Tokushima, sur l’île de Shikoku.
Quelques dizaines de plantes possèdent des feuilles produisant ce pigment mais les Japonais utilisent polygonum tictorium, la plante dont sera issue la teinture par fermentation.
Le procédé
Les Japonais aiment à dire que « l’indigo est une matière vivante et c’est d’ailleurs pourquoi nous avons l’impression de le nourrir ».
Après la récolte, on coupe les feuilles d’indigotier et on les laisse fermenter un long moment jusqu’à obtention d’une matière tinctoriale appelée sukumo.
On ajoute ensuite de la lessive de cendres (aku) et de la chaux (sekkai). Pour que le sukumo atteigne son point d’équilibre, il faut veiller à conserver une température ambiante et un degré d’alcalinité adéquats. Une écume de couleur bleu cobalt appelée « fleur d’indigo » (ai no hana) fait alors son apparition à la surface du sukumo. C’est le signe que la teinture est prête à l’emploi.
Puis pour teindre un tissu c'est simple, il suffit de le laisser tremper et de veiller à la température : plus longtemps il restera immergé, plus le bleu sera profond.
L'aizome de Tokushima est si réputé qu'il a été désigné comme patrimoine immatériel par le gouvernement japonais.
Les différentes colorations, appelées les neuf bleus sont :
shira ai (indigo blanc, ou presque blanc)
kame nozoki
asagi
usu ai (indigo léger)
hanada
ruri kon (bleu lapis lazuli)
tetsu kon (bleu de fer)
kachi
nasu kon (aubergine pourpre).
Deux ateliers d'indigo à essayer
Envie de mettre les mains dans le bain et de teindre votre propre article en tissu ?
Rendez-vous chez YAMAMOTO à Kyoto où vous pouvez vous initier au « tie and tye » japonais, le roketsu, par incursion de cire. L'expérience qui inclue également un cours sur l'indigo et le roketsu dure entre 1 h 30 et 2 h.
Groupes de 1 à 3 personnes acceptés, les tarifs sont intéressants :
Vous repartirez avec au choix :
- un noren, fameux rideau extérieur japonais(90 cm x 45 cm) 3000 JPY
- un set de table 32 cm x 45 cm) 2500 JPY
- une tapisserie(45 cm x 90 cm) 3000 JPY
- une serviette japonaise(35 cm x 98 cm) 3000 JPY
- un T-shirt (toutes tailles) 3000 JPY.
Une autre bonne adresse à Kyoto : chez Ai no yakata
De 500 JPY pour un mouchoir à 3000 JPY pour une écharpe, vous choisissez votre motif.
Bleu j'te veux !
Sites Web :
https://www.town.aizumi.lg.jp/ainoyakata/taiken.html (site en japonais)
Sources :
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