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Photo du rédacteurSophie Roche

Mochitsuki 餅つき

Au début de chaque nouvelle année, de nombreux foyers japonais participent à la grande tradition annuelle du mochitsuki ou mochizuki (action de pétrir le riz par martèlement) pour en faire un mochi (餅), une friandise à la texture incroyablement fondante et gluante.

mochi mochitsuki kinako

Sans être collant, son toucher est d'une infinie douceur : au Japon on utilise le terme « peau de mochi » pour désigner celle d'un bébé ou d'une femme.


Le mochi est consommé pour le Nouvel An depuis au moins la période Heian (794-1185).


Il est si important sur le plan culturel au Japon que là où en regardant la lune nous voyons un visage, les Japonais voient des lapins pilonner des mochi.

Mochitsuki 餅つき

Parce que mochi sonne sensiblement comme le verbe japonais « avoir » (motte imasu), il est mangé dans l'espoir de gagner la bonne fortune au cours de l'année à venir (toutefois de nombreux décès par étouffement se produisent en l'ingérant lors de l'événement, au tout début de l'année ! NDLR).


Secrets de fabrication


L'action se déroule généralement autour du Nouvel An, sur toute une journée et commence la veille au soir, lorsque le riz est rincé et laissé à tremper pendant la nuit.


Tôt le lendemain matin on le place dans le seiro, fait de paniers à vapeur carrés en bois empilés les uns sur les autres et placés sur une bouilloire d'eau bouillante. Une fois qu'il sera ultra cuit il est temps de commencer à le piler dans un grand usu ou mortier en bois, en pierre ou en béton.


Mochitsuki 餅つき

Plusieurs personnes sont vivement impliquées et vont se relayer dans cette étape du mochitsuki. L'une va marteler aussi fort et aussi vite que possible avec un maillet en bois ou kine et une autre tourne le riz sur chacune des remontées du maillet : c'est un véritable exercice d'adresse et de connexion entre les deux partenaires !


On continue ainsi jusqu'à ce que le mochi soit complètement lisse et brillant. Lorsque la pâte est prête, une équipe se forme pour découper, morceler, rouler et fourrer le tout de divers ingrédients.


Le mochitsuki peut être un événement célébré à la fois au sein de la famille, d'un quartier ou d'une communauté et tous les âges y participent. Pour cette raison, il existe de nombreux mochitsuki matsuri ou festivals communautaires, où il est aisé de se joindre.





On le dégustera ensuite dans la journée ou les jours suivants sous diverses recettes :

  • nature, saupoudré de fécule de riz

  • daifuku mochi : fourré au anko, la pâte de haricot rouge (azuki) sucrée

  • zenzai mochi : servi dans un bol, cette fois c'est l'inverse, il trempe dans une sauce au anko

  • dango mochi : par trois en petites brochettes, recouverts de sauce mitarashi (sorte de caramel au soja sucré), dango signifie petite boule

  • kinako mochi : roulé dans la poudre de haricot de soja grillé, avec ou sans mitarashi


On les trouve aussi au matcha, fourrés au sésame noir (kuro goma), au taro, à la fraise, à la patate douce, intégrés à une soupe miso ou au nabe (le pot au feu japonais), etc..





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