Pratique de momification de son vivant interdite au Japon depuis la fin du XIXe siècle, car considérée comme une forme de suicide, chose illégale au Japon, elle a pour but d’arriver à l’illumination et de devenir bodhisattva.
Les momies sokushinbutsu sont très différentes des momies égyptiennes, dont on retirait les organes et où les corps étaient conservés par l’action de divers produits.
Cette coutume funéraire de momification naturelle ne fût accomplie que par des moines adhérant au mode de pensée Shingon, très fortement teintée de shintoïsme. Le dessein du moine est de se détacher du monde sensible, celui des cinq sens, n’étant qu’illusions inhérentes au mental par le truchement du corps.
Afin de se dissocier du monde sensible, les moines Shingon s’entraînaient à oublier la douleur et la peur de la mort en méditant, par exemple, sous une cascade d’eau glacée.
Étant en général d’un âge avancé, ils souhaitent devenir des sokushinbutsu, cherchant à faire l’expérience à l’extrême de l’oubli du corps et de la douleur.
Une succession de quatre étapes constituait le déroulement de la momification.
Pendant 1000 jours soit environ trois ans, le moine n’ingérait que des noix et des graines. Couplé à une forte activité physique, leur corps à l’échéance de cette période avait perdu toutes ses graisses.
Lors des 1000 jours suivants, le régime se faisait encore plus restrictif, fait de petites quantités de racines et d’aiguilles de pin. Au terme de ces trois ans, le corps devait avoir perdu une partie de ses fluides corporels.
Vers la fin de cette période, la suite des opérations devait amener à un « empoisonnement » du corps visant à le protéger des attaques d’insectes et autres animaux nécrophages. Pour cela, le moine se mettait à boire un breuvage fait de sève de l’arbre urushi (toxicodendron verniciflum, sorte de sumac) à la sève très toxique notamment utilisée comme laque en ébénisterie, qui achevait le processus de déshydratation.
Enfin, le moine était emmuré vivant, en position du lotus dans une cavité juste assez grande pour l’accueillir. Il devait chaque jour faire tinter une clochette reliée à lui et lorsque cessait ce petit air quotidien, on savait qu’il avait enfin quitté son corps et la tombe était définitivement scellée.
Les autres condisciples, après 1000 autres jours, ouvraient enfin la sépulture afin de constater que la momification était bien effective. Beaucoup de moines ont tenté de devenir sokushinbutsu mais très peu y sont parvenus.
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